Un enfant qui lit sera un adulte qui pense.
Flore VASSEUR
Côté littérature, octobre est le mois de l’imaginaire. Je vais donc vous parler de quelque chose qui me tient à cœur : transmettre le plaisir de lire à vos enfants.
Vous le savez, les professionnels de la petite enfance sont en train de tirer la sonnette d’alarme : trop d’écran est nuisible pour le développement de nos gamins. C’est le revers de notre nouvelle société hyper numérisée et pour contrer cela, rien de mieux que de revenir aux sources. Donner (ou redonner) le goût de la lecture c’est simple et ça tient en 8 points.
Transmettre le plaisir de lire : 8 attitudes à adopter
- Dès son plus jeune âge, laissez trainer des livres dans la maison. Sur une étagère basse du salon, dans une caisse à roulettes de sa chambre, dans la salle d’eau (pour les livres de bain)… Laissez votre enfant se familiariser avec ces objets, les manipuler, découvrir les images et tourner les pages dans le sens qu’il le souhaite. Donner le goût de la lecture commence d’abord par éveiller sa curiosité.
- Prévoyez-lui un endroit bien à lui. Aménagez une sorte de cabane dans un coin du salon ou un espace cosy dans sa chambre. Ce qui importe c’est qu’il puisse s’assoir librement et au calme. Misez sur la couleur des coussins et la douceur des couvertures.
- N’oubliez pas que les enfants agissent par mimétisme. Un adulte qui lit aura plus de chances de susciter de l’intérêt. Chez nous par exemple, MMM (Monsieur Mon Mari) n’aime pas lire de romans mais feuillette parfois des bandes dessinées. Les enfants le voient faire et s’installent parfois sur le canapé avec les BDs de leur père parce qu’il y a beaucoup d’images mais que ce sont des histoires de grands.
- Installez un rituel le soir. Instaurer un temps calme en fin de journée est important. Prendre un moment juste pour son enfant et en profiter pour désamorcer certaines angoisses. Le choix de l’histoire du soir avant de s’endormir n’est pas anodin. Si par exemple votre petite tête blonde a peur du noir, profitez-en pour lui raconter des histoires où le personnage principal a lui aussi peur du noir. À travers son parcours pour combattre ses démons intérieurs, l’enfant va s’identifier et trouver des clés à son tour pour se surpasser. Votre enfant va découvrir ses premiers héros. Si vous en avez plusieurs, misez sur un choix collectif et favoriser les beaux livres (les moins stéréotypés possibles bien sûr). Même un bébé sera ravi de tourner les pages si vous l’encouragez. Bien entendu, il vous faudra alors faire preuve d’imagination et inventer le récit plutôt que le lire parce qu’un nourrisson va très vite dans ce nouveau jeu de découverte !
- Montrez lui qu’il a le choix. Si votre entourage a tendance à lui donner quelques pièces pour sa tirelire, répartissez cet argent pour ce qui lui fait plaisir. Laissez une partie pour payer les places de cinéma et gardez le reste pour l’emmener dans une librairie. Donner à votre enfant l’opportunité de parcourir les allées et trouver un livre qui lui plait. (Pensez quand même à l’aiguiller un minimum sinon il sera vite perdu, un peu comme MMM dans un rayon de bouteilles de vin. Cela prend toujours un temps infini avant qu’il n’arrête son choix !).
- Vous trouvez qu’un livre c’est trop cher ? Inscrivez-le à la bibliothèque. Je ne sais pas vous mais dans notre ville c’est l’affaire d’une dizaine d’euros annuels pour toute la famille. Ce n’est même pas le prix d’un beau livre broché ! Avec la possibilité d’emprunter des ouvrages un nombre de fois illimité, votre enfant sera aux anges. Sans compter que ce type d’établissement organise souvent des rencontres pour conter des histoires à l’oral. Les bibliothécaires sont aussi là pour vous conseiller et de jolis coins colorés sont aménagés où les enfants farfouillent dans les bacs (enfin, ça c’était avant que le Covid y mette le holà).
- Si votre bambin a l’amour des livres, abonnez-le à un magazine, quitte à solliciter le porte-monnaie des proches. Tonton, tatie, parrain, marraine ou grands parents seront surement ravis de participer au développement de son imagination. Il faut lui donner envie de découvrir de nouveaux horizons par ses propres moyens.
- Respectez son choix. Si votre enfant veut la même histoire plusieurs soirs de suite, c’est normal. Il se rend compte de l’importance des mots qui ne changent pas malgré le temps qui passe. Il assimile les phrases avec leur sens et les associent avec les images qu’il connait dorénavant par cœur. Il s’approprie son histoire préférée. A contrario, s’il est totalement réfractaire à la lecture, ce n’est pas grave. Cela ne veut pas dire que votre enfant est moins intelligent ou moins patient que les autres, ni qu’il aura moins d’imagination. Ce n’est juste pas le moment et c’est inutile de le braquer. Il n’a pas encore trouvé LE livre qui le fera s’émerveiller devant ce monde des possibles. Certains trouvent le plaisir de lire seulement à l’âge adulte. Ne le forcez surtout pas.
J’aime Lire, un abonnement qui traverse les âges
Avant que des protestations ne s’élèvent, je vous le dis tout de suite : je n’ai pas d’action chez Bayard Presse. C’est juste que gamine (il y a donc des décennies de cela !) j’étais abonnée au magazine pour enfants J’aime Lire et j’en ai gardé de beaux souvenirs. J’adorais trouver du courrier pour moi dans la boîte aux lettres puis faire les jeux et plonger dans les différentes histoires mensuelles. Ah, les BDs de Tom Tom et Nana !
À présent, c’est mon ainé qui s’est abonné pour ses 7 ans et le contenu est toujours aussi riche. Cela commence par un mini roman suivi d’une brève présentation de l’auteur et de l’illustrateur, histoire de montrer à l’enfant que derrière ces images et ce texte il y a de vraies personnes. Ensuite Bonnemine (un crayon bleu faisant office de mascotte) évoque sur plusieurs pages un peu d’actualité, d’autres ouvrages, le courrier des lecteurs et des jeux. Sans compter que chaque mois un concours de dessin est mis en place sur un thème différent. Puis vient la partie BD.
Ainsi, l’enfant a accès à des histoires sous différentes formes. Il peut très bien avoir une prédilection pour les bandes dessinées, ce n’est pas de la fausse littérature.
Oui mais le prix freine un peu me direz-vous… Eh bien si vous réfléchissez et prenez en compte le temps passé à travailler dessus par les auteurs, l’impression sur la couverture de papier glacé, la livraison… Cela se justifie.
D’autant que parfois les écoles ou les Comités d’Entreprise bénéficient d’un tarif préférentiel. Si nous sommes capables de dépenser des centaines d’euros pour le trop méga top génial château-fort Playmobil ou pour une console de jeux, nous pouvons très bien payer un abonnement qui profitera à toute la fratrie par la suite (ou aux cousins, cousines).
Encourager son enfant à lire régulièrement, c’est lui permettre d’enrichir son imagination et d’affiner ses choix. C’est important de lui donner le goût à la lecture avant qu’il ne soit forcé de se farcir les lectures obligatoires de collège qui, avouons-le, sont parfois soporifiques.